La France atomique
En suivant Le tour de la France par deux enfants, vendu à huit millions et demi d’exemplaires, je longe les fleuves et la côte atlantique où sont édifiés les 56 réacteurs encore en fonction de l’Hexagone. Je me renseigne sur l’histoire de chaque site, documente l’épopée des pionnières et des pionniers, admire les prouesses des ingénieurs, sans oublier le charme des paysages. 

Mais l’enthousiasme que les deux enfants manifestaient pour l’industrie n’est plus de mise. Depuis la fin du siècle dernier, aucune nouvelle centrale n’a démarré en France et le chantier de l’EPR de Flamanville, promis pour 2012, accumule les difficultés.

En suivant Le tour de la France par deux enfants, vendu à huit millions et demi d’exemplaires, je longe les fleuves et la côte atlantique où sont édifiés les 56 réacteurs encore en fonction de l’Hexagone. Je me renseigne sur l’histoire de chaque site, documente l’épopée des pionnières et des pionniers, admire les prouesses des ingénieurs, sans oublier le charme des paysages. 

Héros-Limite, 2021

À la façon du “Tour de France par deux enfants” (1877) de G. Bruno, l’auteur suisse a entrepris un long périple hexagonal. Loin de s’émerveiller devant les nouveautés d’un siècle finissant, Daniel de Roulet rend une visite critique aux 56 réacteurs atomiques qui surplombent le littoral ou les berges des grands fleuves. De Fessenheim à Nogent, via Flamanville, sans oublier Cruas-Meysser, Le Tricastin ni Marcoule, l’infatigable lanceur d’alerte entend montrer à quel point les tours aux panaches sont devenues familières. Il écrit : “Elles marquent le paysage, symbolisent un geste d’une échelle surhumaine qui voudrait voler le feu du ciel et de l’enfer”. Le Dauphiné libéré 

Passionnant, le parcours dépasse le jugement pour proposer un état des lieux et une réflexion sur notre fascination pour le progrès. Et interroge le futur, puisque avec des déchets hautement radioactifs impossibles à éliminer, nous voilà entrés dans « l’ère atomique». 24 Heures, Caroline Rieder

Fasciné et méfiant à la fois, le contemporain de la bombe H (il est né en 1944) fait œuvre de témoin. Il honore un devoir de transmission, entre passé traumatique et cartographie présent, n’hésitant pas au besoin à nous glisser sous les yeux quelques piqûres de rappel, histoire que personne ne puisse dire aux générations futures : « On ne savait pas ». Le Courrier, Maxime Maillard  

L’auteur va de centrale en centrale, comme un touriste qui choisirait ces sites plutôt que les châteaux ou autres monuments. Peut-être parce que ces lieux industriels, ces centrales atomiques plutôt que nucléaires (l’EDF parle de façon euphémique de centrales d’énergie), on en gardera la trace dans les millénaires à venir, si millénaires il y a. En attendant Nadeau, Norbert Czarny

Voyageur inlassable, Daniel de Roulet a l’habitude de nous faire pénétrer les profondeurs des paysages. Cette fois, il est allé errer autour des centrales nucléaires françaises. Sans guère nous y faire entrer mais en s’interrogeant, l’air de rien, sur une aventure humaine à la fois fascinante et effrayante.  Bon pour la tête, Jacques Pilet